ŒUVRES

Ce qui était presque là
2025

Fichier vidéo
43:05

What was Almost There est une œuvre vidéo méditative qui oscille entre la présence et la quasi-présence — là où la perception commence à se délier, et où émergent des formes subtiles de conscience.
À première vue, presque rien ne se passe. Une vue en plan fixe est diffusée à 40 % de sa vitesse réelle : une ondulation du vent, le passage d’un bateau, les plus infimes variations de lumière.
À intervalles irréguliers, des coupes franches interrompent silencieusement le flux du temps.
Certains spectateurs les remarquent. D’autres non.
Cette perception différentielle — entre ce qui est vu et ce qui est manqué — est au cœur de l’œuvre.
Au-dessus du paysage flotte un sonogramme, généré à partir des sons ambiants du site.
Mais ici, le son n’est pas seulement vibration ou donnée ; il est traité comme une trace des « huit millions de présences » — une sensibilité animiste japonaise selon laquelle même le vent, l’eau, les insectes et le silence sont porteurs d’esprit et d’intention.
Le sonogramme visualise ces agents subtils comme de délicates constellations de particules.
Avec le temps, les particules dérivent, se dispersent et se dissolvent — évoquant le retour discret de la présence à l’invisibilité, ou l’érosion du souvenir avant même qu’il ne se forme.
What was Almost There est ainsi une exploration à la fois poétique et philosophique : une invitation à renouer avec les seuils de la perception, là où le son devient image, et où la présence est toujours partielle.
C’est un espace en boucle dans lequel quelque chose parle — non pas fort, mais juste assez pour être presque entendu.